Jacqueline Riedinger-Balzer

28 avril 2021

Jacqueline Riedinger-Balzer

Bouchère repreneuse de la boucherie-charcuterie-traiteur Riedinger-Balzer

Cette fille et petite-fille de bouchers rêvait d’être avocate. Elle étudiera donc le droit international à l’université de Strasbourg jusqu’à sa rencontre avec Charles Balzer, commis dans la boucherie de ses parents, qu’elle finira par rejoindre.

L’ex-étudiante en droit développera la partie cuisine, suivant les pas de sa mère, l’une des premières bouchères à proposer à ses clients des salades toutes prêtes. Elle monte un véritable rayon traiteur. 

C’était le début des plats cuisinés dans les boucheries .

Lorsque ses parents déposent le tablier, Jacqueline reprend les rênes de leurs deux boutiques. Mais son talent dépassera les murs de ses boutiques.

Aujourd’hui Jacqueline siège au comité de direction de la Corporation des bouchers-charcutiers-traiteurs du Bas-Rhin dont elle a été présidente avant de devenir présidente régionale. Elle représente l’Alsace au conseil d’administration à la Confédération nationale de la boucherie-charcuterie-traiteur (CFBCT).

Elle est aujourd’hui présidente de la Confédération internationale de la boucherie et de la charcuterie (CIBC), qui regroupe plus de 150 000 entreprises artisanales de boucherie et de charcuterie, soit un million de salariés. C’est la première femme à accéder à la tête de cette organisation fondée en 1907.

Quel métier rêviez-vous de faire quand vous étiez jeune ?

Je voulais être avocate. J’ai mis longtemps à aimer le métier de boucher. J’ai dû d’abord faire le deuil de mes études inachevées et maintenant c’est bien.

Quand je suis à Bruxelles dans les bâtiments de la Commission européenne, je suis dans l’engagement, je défends ma profession et mes collègues. Je me rends utile et finalement je me dis que la boucle est bouclée. 

En tant que femme, rencontrez-vous des problèmes pour concilier vie professionnelle et vie personnelle ?

J’ai toujours eu beaucoup de travail. Ça a été compliqué de par mon engagement dans mon entreprise et aussi dans les instances dans lesquelles je siège.

C’est allé crescendo. De plus, je n’ai jamais voulu lâcher mes enfants. J’en ai eu 3. Heureusement, je n’ai jamais été seule à tout porter. Avec mon mari, on s’est toujours beaucoup soutenus et mes parents m’ont beaucoup aidée aussi.

Dans votre métier, être une femme est-il un atout ?

Ce sont les qualités du chef d’entreprise qui sont importantes. Il faut avoir une vision, la capacité à se remettre en question, à entraîner des gens derrière soi. Et ça, un homme comme une femme peut l’avoir.

Avez-vous été, êtes-vous, confrontée à des préjugés du fait que vous êtes une femme ?

Oui, parfois on me prend encore pour la secrétaire. Avant ça me fâchait. Maintenant ça m’amuse. Mais il faut de temps en temps remettre les gens et les choses à leur place. 

Ces difficultés s’estompent avec le temps. Aujourd’hui, les femmes commencent à se faire une vraie place dans nos métiers. Elles tiennent le couteau. Elles sont aussi en cuisine et ce n’est pas rien. Traiteur c’est un volet important. C’est là qu’on gagne des parts de marché.

Y’a-t-il une forme de complicité entre les femmes des métiers de bouche ?

Oui, mais il y a aussi de la concurrence. Les femmes ne sont pas toujours tendres.
Quand elles parviennent à s’entraider et constituer un réseau efficace, c’est là qu’elles sont plus fortes.

Faut-il se masculiniser, se viriliser, quand on est à votre place, pour se faire respecter ?

Non, il faut rester soi-même. J’ai toujours eu l’humilité de dire que j’étais incapable de travailler une cuisse de bœuf. En revanche, j’ai une vision pour la boucherie et son évolution. J’ai des idées pour 2030.

boutique

Quel avenir pour les femmes dans les métiers de viande ?

La boucherie-charcuterie a souffert d’un déficit d’image et a été obligée de casser ses codes, d’accueillir les femmes et les jeunes avec bienveillance. Aujourd’hui les femmes sont écoutées et respectées. Il y a des machos partout mais pas plus qu’ailleurs.

Je suis très admirative et pleine d’espoir pour les femmes qui arrivent. Elles captent plus vite l’air du temps.

Découvrez la boutique Riedinger-Balzer

Présidente de la Fédération des bouchers-charcutiers d’Alsace
Présidente des femmes chefs d’entreprise du Bas-Rhin
Présidente de la Confédération internationale de la boucherie et de la charcuterie (CIBC)
Membre du conseil d’administration de la Confédération national de la boucherie-charcuterie traiteur (CFBCT)

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Boutiques
de boucherie-charcuterie-traiteur à Vendenheim, Mundolsheim et à La Wantzenau.

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Millions d’euros
Chiffre d’affaires

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Salariés

A suivre accès aux portraits de : 

Melissa Delaye

Véronique Langlais

Marie-Laure Lestoquoy

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